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La Croix de l’Année Solaire

Sommaire du livre : La Croix de l’Année Solaire
Les sauts et les lacunes dans la chronologie historique.

SBN 978-3-89180-154-3.

Avec un avant-propos de Dr. Horst Friedrich.

Introduction
Chapitre 1 : La croix : Le symbole de l’Année Solaire
Chapitre 2 : Comment le zodiaque a été conçu
Chapitre 3 : Le mouvement de la terre fournit la mesure du temps
Chapitre 4 : Essai d’estimation du temps passé
Chapitre 5 : Le saut fatal
Chapitre 6 : Le renversement des cieux
Chapitre 7 : L’histoire diminue
Chapitre 8 : Comptage du temps et début du calendrier

Aperçu

Ce livre traite des catastrophes d’échelle mondiale qui ont influencé le mouvement de la Terre et modifié le calcul du temps. Les variations ne sont pas venues lentement ou ne sont pas passées inaperçues, mais présentent la forme de petits sauts de la Terre qui ont apporté le désastre mondial aux civilisations et à la nature ; ainsi l’homme a dû recommencer à base de ruines. Le cours de notre histoire est expliqué comme ayant été causé par des événements catastrophiques.
Uwe Topper met en avant les nouveaux résultats de ses recherches sur les sauts de précession : en évaluant les enregistrements d’astronomie anciens et arabes et comment ils ont été compris à la Renaissance, il démontre que des accidents répétés ont frappé la Terre depuis « les temps babyloniens ». Ceux-ci ont causé la destruction des civilisations et imposé de nouveaux commencements. Ils peuvent être détectés dans des enregistrements astronomiques historiques. Bien que cela soit déjà apparu avant.
Depuis les écrits de Copernic jusqu’à Velikovsky et Christoph Marx, Uwe Topper a réuni quelques grandes idées catastrophiques et nous montre un tableau complet du développement des connaissances astronomiques depuis les temps mégalithiques jusqu’à nos jours. Après plus de quatre décennies de recherche, continue, il offre maintenant une autre perspective : les chocs de précession de la Terre peuvent être démontrés par des documents au cours de l’histoire depuis l’époque des Grecs jusqu‘à la Renaissance.
Comme le livre, pour le moment, n’est vendu qu’en allemand, nous vous présentons ici un résumé en anglais et en français qui présente les idées principales.

Introduction

La question éternelle de toutes les recherches historiques est de savoir combien de temps s’est écoulé depuis l’événement que l’histoire nous raconte? – Quel est l’âge des artefacts que nous trouvons – Combien de temps s’est écoulé depuis certains épisodes qui est transmis par nos ancêtres ?
Sans un calendrier sécurisé des événements, nous ne pouvons pas écrire l’histoire. « La chronologie est l’échafaudage nécessaire de l’historiographie et fondamentale ; les faits astronomiques sont essentiels pour ses points fixes » (Otto Neugebauer, 1975, IV, 125 – voire note 1) Fondamentalement, c’est aussi l’approche d’Isaac Newton dans ses travaux ultérieurs de 1728 et 1736.
note 1 : Les citations de sources sont toujours traduites ici à partir de la version allemande, même si le texte original était en d’autres langues, car dans la plupart des cas, il était impossible pour le traducteur de rechercher les phrases originales. La signification, bien sûr, est toujours préservée, et la source exacte est donnée.
Le livre de Topper traite des premières étapes de l’astronomie et de son développement jusqu’à la Renaissance. Copernic ainsi que la réforme du calendrier grégorien jouent un rôle important dans cette expérience de recherche de la vérité. En dehors d’un nouvel aperçu de la précession historique en général, il y a des recherches étonnantes sur la trépidation qui avait été négligée depuis si longtemps ou effacée comme un non-sens ou au mieux représentée comme erreurs par des techniques d’observation incomplètes. En fin de compte, une nouvelle image émerge qui prend en compte les trois ou quatre sauts de la Terre qui ont eu lieu au cours des deux à trois mille dernières années de la mémoire d’homme.


Façade de l’église de Aguas Santas au Portugal

Chapitre 1 : La croix : le symbole de l’Année Solaire

Pour comprendre l’état d’esprit que l’homme avait auparavant de la notion du temps et du mouvement céleste, nous nous penchons sur les pratiques mégalithiques du calcul du temps et de la fabrication du calendrier qui sont d’une simplicité remarquable, que nous pouvons encore saisir de nos jours avec des calculs plus poussés. Outre toute de la sophistication de l’alignement des bâtiments qui a dû être employée par l’homme de bonne heure – il s‘agit du temps des grands monuments en pierre comme Stonehenge – nous examinons ici les mesures simples de l’ombre du soleil comme observables dans une caverne ou une cabane : à travers un trou dans le toit, ou le mouvement de l’ombre d’un pôle vertical sur une surface plate comme, par exemple, une aire de battage agricole. En marquant les principaux événements – c’est-à-dire le mouvement de la pointe de l’ombre dans les deux directions – l’homme a développé un calendrier de l’année, simple à manipuler et à mémoriser.
Le résultat fut résumé par une croix régulière montrant les quatre saisons de l’année ainsi que les parties de jour et de nuit. Elle a été utilisée comme symbole décoratif de toutes sortes, ce que nous pouvons juger d’après des pièces d’art et des ornements, depuis des temps immémoriaux.
Une division géométrique de la distance de l’ombre entre le solstice d’été et le solstice d’hiver fournit à l’observateur les deux importantes dates équinoxiales, printemps et automne. Sur une période plus longue, disons, de 32 ans, il deviendrait évident que les points de retournement de l’ombre ou des marquages équinoxiaux se sont écartés de huit jours et que tous les quatre ans une journée entière devrait être insérée dans le calendrier pour le garder en accord avec le mouvement du Soleil. Ce jour bissextile de l’année est d’une pratique très ancienne, son inexactitude mineure n’est remarquée qu’après de très longues périodes en utilisant un calendrier ininterrompu, ou avec des méthodes raffinées de marquage de l’ombre, par exemple. dans un «skaphe» courbé (un hémisphère creux au lieu d’être projetté sur un terrain plat), comme les Grecs l’utilisaient depuis l’époque d’Anaximandre, au 6e siècle av. J.-C. (note 2).
note 2 : Toutes les dates anterieur à 1500 après J.-C. données dans ce livre servent comme indications du nombre d’années officiellement utilisé pour donner une idée approximative de la localisation de la personne ou de l’événement dans l’historiographie traditionnelle. L’auteur a insisté pendant deux décennies – tout comme certains de ses collègues dans ce nouveau champ de recherche – sur le fait que les dates sont vides de sens quant à la distance réelle du temps, comme il le montre largement dans ce livre, aussi.
Mesurer les changements quotidiens de la hauteur du Soleil tout au long de l’année a fourni à l’homme plus qu’un bon chronométrage. La plus courte longueur de l’ombre lui donnait le moment du midi et donc la direction sud-nord. À partir de ces marques de base, l’homme apprit vite à apprécier l’angle de l’écliptique (égal à l’angle entre le solstice et l’équinoxe) ainsi que l’altitude géographique de son emplacement sur le globe (l’angle entre le pôle d’ombre et le point équinoxial) comme le faisaient les navigateurs et les constructeurs mégalithiques.
À la fin de ce premier chapitre, l’auteur pointe le fait que l’homme primitif était capable d’appréhender la forme et la taille approximative du globe sur lequel il circulait puisque les routes maritimes nord-sud lui permettaient de se rendre compte des distances en estimant simplement le déplacement du pôle Nord tandis qu’il se déplaçait des îles Lofoten en Norvège jusqu’aux îles Canaries au-delà de la côte d‘Afrique, une distance qui s’étire sur presque un quart du globe. Ces routes maritimes sont documentées par l’épigraphie rupestre tout au long de cette côte maritime, les gravures sur pierres montrent des techniques semblables et ont des symboles et expressions identiques. L’auteur affirme également que ces marins audacieux pourraient déduire de la différence de la rotation annuelle du Soleil entre les régions polaires et équinoxiales que la Terre flottait dans l’immense ciel tel un bateau sur l’océan tandis que le Soleil et les étoiles ne bougeaient pas.
Avec ces expériences et les conséquences qui en découlaient ils précédèrent les avancées astronomiques grecques et arabes. Il faudra attendre Copernic pour propager ces idées-là plus tard.

Agneau de Dieu en Wilsnack (Brandenburg) avec la croix solaire

Chapitre 2 : Comment le zodiaque a été conçu

Pour se repérer dans le temps et l’espace, l’homme primitif a dû relever un important défi, celui de la divise et de l’aperception schématisée d’innombrables étoiles. Ainsi, le chemin du soleil par rapport au ciel nocturne lui donna un schéma pour mémoriser: le zodiaque primordial. Parmi cet éventail de signes le Capricorne et le Lion sont les premières constellations à avoir été créé, chacune d’entre elles couvrant presque là moitié du ciel si bien qu’elles devinrent synonymes d’hiver et d’été. De ces premiers signes, il restent d’innombrables représentations ; nous voyons le plus souvent les deux figures liées : le Lion et le Capricorne, la petite chèvre protégée par le lion. Le Soleil au zénith du milieu de l’hiver est vu dans le nœud (un amas stellaire) qui forme la queue du Capricorne ; et le Soleil de la mi-été au point opposé à égale distance entre Spica « l’Épi de la Vierge » et Régulus « Basilic » (α Leonis). Évidemment, on ne peut voir le soleil dans cette position singulière pendant la journée, mais on peut voir le Soleil aux deux extrémités de l’animal cosmique à l’aube ainsi que le derrière de celui-ci dans la soirée. Cela donna ainsi l’expression commune « Soleil en Capricorne » de quand on se réfère à sa position au milieu de l’hiver au zénith ou « Soleil en Lion » pour sa position estivale. De cette façon, les emblèmes du zodiaque ont été inventés, décrivant la rotation du Soleil à travers l’écliptique.
Nous savons que la position exacte du solstice n’est pas pour toujours immuable, mais se déplace doucement (ou brusquement à certains moments) en raison de la précession ; c’est-à-dire la variation de l’axe de la Terre sur son chemin autour du Soleil. Aux temps mégalithique la position centrale du Soleil au milieu de l’hiver a bougé vers un deuxième amas d’étoiles, un autre nœud dans le corps du Capricorne, tandis que le solstice d’été se rapprochait de Régulus (α Leonis).
Plus tard, pour plus de commodité, les deux énormes constellations ont été divisées, chacune délaissant quelques étoiles aux animaux intermédiaires crées récemment : Taureau et Scorpion. Ils balisent ainsi la position du Soleil au zénith aux équinoxes de printemps et d’automne. Cela pouvait facilement être observé aux nuits correspondantes 6 mois plus tard, Taureau à l’automne et Scorpion au printemps, parce que dans chaque endroit une grand étoile de couleur rougeâtre, se tient au milieu de la constellation : Aldebaran dans le Taureau et Antares dans le Scorpion. Ils marquaient ainsi l’Est et l’Ouest (du monde) qui ont été répercutés par un certain nombre de traditions (tels les Grecs et les Égyptiens). Dans ces temps les 4 constellations occupaient le ciel à parts égales. Cette croix de 4 quartiers tablée une roue est devenue le symbole sacré de l’année, gravé dans de multiples dessins sur la pierre et sur la poterie.
Nous ne pouvons certifier l’enregistrement du changement de position exprimé par les nouvelles constellations des astronomes des temps mégalithiques, de vu que nous ne pouvons dire si ce changement a eu lieu pendant un laps de temps prolongé ou bien dû à un choc soudain. S’il en est ainsi, cette variation est indication du mouvement de précession. Après un autre laps du temps, le zodiaque fut composé de 8 divisions ou signes. Ainsi, entre le Capricorne et le Taureau une nouvelle constellation, le Verseau, a été installée ; puis entre le Taureau et le Lion on introduit les Gémeaux tandis que la « Justitia » (qui devient la Vierge plus tard) fut placée après le Lion, et le Sagittaire entre le Scorpion et le Capricorne. À l’origine, les huit animaux de ce zodiaque étaient de longueur inégale lorsque les 4 constellations anciennes formant des animaux comptaient 60° d’espace, tandis que les 4 nouveaux signes présentaient des personnes mythiques et ne couvraient que la moitié de cette extension (soit 30° chacun).
Peu après l’acceptation de ces règles, une catastrophe se produisit. Ensuite, la solution était purement mathématique, allouant 30° à chacune des douze constellations, créant ainsi le modèle que nous utilisons jusqu’à présent. Avec une différence importante : le milieu de chaque signe était toujours le point de référence, alors que de nos jours, nous utilisons le début de chaque signe zodiacal comme point de contrôle pour la Soleil. C’est une habitude depuis que les anciens Grecs (après Eudoxos et avant Hipparque) ont adopté le système à leur convenance. Ce changement final est attribué comme nécessaire après un choc, un changement de précession, comme l’ont affirmé Newton et ses contemporains.
Maintenant, on pourrait supposer que le schéma utilisé depuis le temps classique est aujourd’hui obsolète de 30° (un signe entier – à la place du Bélier), où se tenait le Soleil dans le temps classique, le Soleil est maintenant entré dans le Verseau (en passant par le signe des Poissons sur son chemin) – et pourtant, le système est resté tel quel, sans l’ajustement précessionel nécessaire : le Bélier degré zéro est le point de référence pour l’ensemble du zodiaque. L’astronomie s’est tournée vers les mathématiques et a ignoré la mythologie (à l’exception des noms des constellations et des étoiles).
Quand ce nouveau schéma de douze signes est-il devenu universellement connu en Europe. Qui l’a présenté? La réponse est loin d’être facile. Les Arabes (et les Perses, d’ailleurs) en auraient été les propagateurs, mais il y a une grande confusion parmi eux aussi bien que dans les écrits de la Renaissance. Abraham Ben-Ezra est l’un des astronomes préférés à cet égard, mais les documents à cet effet sont rares. Comme ce résumé doit laisser le lecteur éventuel se pencher sur la discussion, je ne donnerai que quelques indices ici.
Une analyse critique d’un almanach arabe (celui d’Ibn Asim) en Andalousie contribue à la compréhension du développement mentionné plus haut. Selon l’histoire populaire, le calendrier Julien était utilisé, il y a mille ans. L’incroyable est que : l’almanach supposé du 11e siècle montre le même calibrage que le calendrier Grégorien après 1582. Il localise les points cardinaux à peu près aux mêmes jours qu‘aujourd’hui. Pour la science traditionnelle, les dates cardinales auraient dû être reportées de six jours en raison de la règle de l’année bissextile inexacte du calendrier julien (en 1582, la différence augmentée de dix jours, précisément le nombre changé par le pape Grégoire XIII pour conserver le début astronomique du printemps le 21 mars, date qui avait été adoptée, on le suppose, par le Concile de Nicée). Selon le point de vue conventionnel, ce point cardinal au 11e siècle aurait été situé vers le 15 mars ; au 16e siècle, c’était le 11, et comme la population berbère au Maroc utilise toujours le calendrier Julien, le début astronomique du printemps est maintenant, le 8 mars.
Si les Andalous au 11e siècle avaient accepté de conserver les anciennes données du 3e siècle dans ce calendrier, alors l’almanach était inutilisable, à coup sûr. C’est une construction impossible, d’autant plus que, prétendument, il y avait des astronomes très capables à l’époque qui l’auraient dénoncé. L’almanach doit avoir été écrit au 16e siècle (ou plus tard), plutôt après la réforme grégorienne, ou du moins pendant sa préparation.
De toute façon, quand Ibn ‘Asim avait écrit son almanach, il avait le calendrier grégorien et son étalonnage à l’esprit. La connaissance du changement a été diffusée par la commission du pape Grégoire, alors que les Arabes, les Perses ou les Hindous, auraient fait des travaux préliminaires. Si nous regardons les textes du calendrier de la Commission de Grégoire, nous nous rendons compte que l’information remonte à une astronomie antérieure et meilleure (par exemple, les tables d’Ulugh Beg), car les Italiens étaient alors novices. Il est néanmoins clair que la décision de mettre l’équinoxe de printemps le 21 mars remonte à l’époque de Grégoire, parce que c’était une simple décision politique relative à la «situation à l’époque de Nicée ». Sans ce contexte, une correction astronomique pourrait aussi bien avoir utilisé le jour actuel (le 11iéme) ou le 25éme (conception de Jésus-Christ), correspondant à la date à laquelle Noël a été célébré traditionnellement (ainsi que le 24iéme pour saint Jean Baptiste en Juin), ou, ce qui fut plus logique : le premier du mois, comme il avait été utilisé avant l’Antiquité.
Cependant, un autre point très intéressant est noté dans cet almanach, qui pourrait concerner le saut de la précession que nous supposons. Il mentionne le célèbre Josué de l’Ancien Testament et sera examiné en temps voulu.
Je vais maintenant donner une brève synthèse du chapitre 2 :
Cinq changements du point de référence du zodiaque ont été faits lors de son développement :
D’abord, l’écart de 20° lors de l’agrandissement de l’étape initiale des deux constellations (Capricorne et Lion) à quatre (ajout du Taureau et du Scorpion), déjà dans la culture mégalithique, pas bien connue mais issue du mythe;
L’écart suivant était de 15° qui est déduite de la géométrie des 8 signes;
Puis un autre saut de 10° lorsque les douze signes ont été introduits par les Chaldéens, vaguement reconnaissables à partir de leurs archives;
Encore 15° à l’époque des Grecs comme cela est signalé dans divers manuscrits;
Enfin, 30°, comme le montre la précession mesurait depuis l’époque de la Renaissance.
Ce qui revient à environ 90° pour toute la période.

Löwe Damaskus
Leo et Capricorne, symbole du zodiac (Damasque, Syrie)

Chapitre 3 : Le mouvement de la Terre fournit la mesure du Temps.

Il existe trois mesures du temps : jour, année et âge cosmique. Cela est évident, mais à des conséquences profondes pour l’historiographie. Les trois mesures ont dû être ajustées de temps en temps parce qu’elles sont instables, elles changent à certains moments (catastrophes). Oui, toutes les trois : la séquence des jours, la durée de l’année tropicale et le nombre d’années attribué à 1° de précession, allongement ou raccourcissement de “l’âge”. Si nous réévaluons le temps dans le passé lointain selons les critères d’aujourd’hui, nous obtenons des résultats incongrus. Cela a perturbé de grands penseurs comme Copernic ou Isaac Newton, Alexander von Humboldt ou des archéoastronomes modernes comme Robert Böker et Dennis Duke. L’écart entre les dates théoriquement calculées et les enregistrements historiques devient plus important lorsqu’on remonte en arrière dans le temps. Voici deux exemples : dans son énorme travail “Kosmos” (III, 149), Alexander von Humboldt se demande pourquoi la date de la conception de l’Almageste est de 138 ans après J.-C., alors que par les calculs modernes de la position de ses étoiles, elle devrait être de 63 après J.-C. Il se rend compte qu’une application rigoureuse du critère actuel de précession aux valeurs d’observation de Ptolémée conduit à une différence de 75 ans par laquelle l’Almageste devrait être déplacé plus loin dans le temps. D’autres astronomes avant et après lui ont conclu plus ou moins la même chose. Robert Böker a écrit (1952) que l’inexactitude de l’Almageste serait de 90 ans si le calcul moderne était appliqué. Méthodiquement, c’est le même résultat que celui de Humboldt et d’autres historiens : l’Almageste donne des dates antérieures à la date proposée.
En revenant encore un peu en arrière, la divergence devient effroyable. On connaît le disciple de Platon, Eudoxos (4e siècle av. J.-C.), à travers les Phénomènes d’Aratus et le commentaire d’Hipparque. Tous les historiens depuis Sir Isaac Newton à Jean Delambre et d’aujourd’hui conviennent que les positions des étoiles données par Eudoxos devraient dater de plusieurs siècles avant la date convenue pour son auteur. Newton a proposé 939 av. J.-C., mais il ne pouvait pas expliquer pourquoi l’atlas d’Eudoxos devait être 600 ans plus vieux que la date présumée de son auteur. Eudoxos n’aurait-il pas observé des positions d’étoiles à son époque au lieu de recalculer des positions de plusieurs siècles en arrière? Les raisons des écarts sont les changements de la précession tels que consignés dans l’histoire de l’astronomie. Alors que la précession a progressé de 1° en 100 ans à l’époque d’Hipparque et de Ptolémée, calculée sur un intervalle assez long de quelques siècles, elle a été beaucoup plus rapide au temps des astronomes arabes : environ 66 ans pour un degré. De nos jours, c’est en 72 ans que la position de l’équinoxe se déplace de 1°. Si la dernière velocitée est appliqué à l’ensemble de l’histoire, comme le fit par exemple Scaliger au 16e siècle, il n’est pas étonnant que les dates calculées diffèrent largement de celles qui sont apportées par les astronomes à leur époque.
Il reste un casse-tête. Nous avons une connaissance sûre des différents velocitées de précession à certains moments, mais nous ne connaissons pas les moments du changement. Il y a un chaînon manquant! Le changement a été abrupt; aucune valeur intermédiaire n’est connue. Cela peut être démontré par les écrits de certains Arabes, en particulier Al-Battany, ou Thabit, l’astronome Sabaeen : Il a demandé à son collègue Ishaq Ibn Hunayn de lui fournir des dates entre son époque et l’Almagest de Ptolémée. La lettre (conservée par Ibn Yunus) qui a été un sujet de discussion pour Jean Delambre au début du 19e siècle, ainsi que pour plusieurs chercheurs du 20e siècle (par exemple Morelon), est analysée ici encore. Le changement brutal de la velocitée de précession ne s’explique pas par le modèle traditionnel utilisé aujourd‘hui.
Voici un autre exemple avec des résultats similaires : L’inclinaison de la Terre par rapport à son plan orbital, c’est-à-dire l’angle epsilon, diminue régulièrement à notre époque, tombant en dessous de 23,5°. Depuis le 18e siècle, certains des meilleurs astronomes d’Europe ont essayé d’établir la relation exacte entre epsilon et le temps en utilisant les observations des dernières décennies et en projetant ainsi des valeurs globales pendant les siècles passés. Vers 1800, cet effort s’est avéré efficace, l’angle de changement d’epsilon a été déterminé et précisé plus tard. Les dates différentes d’epsilon transmises historiquement n’ont pas été prises en compte ou considérées comme erronées.
L‘angle d’epsilon a été déterminée depuis la préhistoire avec exactitude, car il est très simple à obtenir à partir de la distance de l’ombre du Soleil entre les solstices (comme le montre le ch. 1). De plus, nous avons des enregistrements de ces mesures depuis les temps grecs classiques jusqu’à nos jours. Il reste de grandes zones d’ombre entre les observations romaines et arabes ainsi que de celles de la Renaissance mais en général les valeurs en vigueur indiquent qu’epsilon a diminué de façon stable.
Ptolémée a fixé la valeur d’epsilon dans différents cas dans son l’Almagest (par exemple, I, 12) comme 23°51’20”. Il a déclaré que sa capacité pour obtenir cette valeur comprend une marge d’erreur de 2,5 minutes d’arc, mais pas plus. En ce qui nous concerne, cela est suffisant, car epsilon a diminué depuis lors d’environ dix fois cette valeur. Des auteurs antérieurs comme Eratosthene, Hipparque, Pline et Vitruve, ont utilisé 24° comme une bonne valeur dans leurs calculs, ce qui est proche de la valeur de Ptolémée. Tous étaient convaincus que c’était correct pour leur époque. Les astronomes arabes se montraient d’accord avec cela, même si, par observation, ils avaient obtenu une valeur différente pour leur propre époque, qui variait autour de 23°35′. Aujourd’hui, la valeur est de 23°26’24”.
L’archéologue Edmund Buchner, qui a mis à jour, pendant plusieurs années jusqu’en 1982, le cadran solaire de l’empereur Auguste à Rome, a déclaré à plusieurs reprises que la valeur de calcul moderne d’epsilon pour cette époque, il y a 2000 ans, aurait été de 23°41′, ce qui ne coïncide pas avec la valeur déductible du cadran solaire mais est de 11′ moins. Pourtant, la valeur “fausse” d’Auguste inhérente au cadran solaire en marbre doit refléter le résultat scientifique de l’époque, dit-il, car sinon, toutes les autres mesures de cette oeuvre ingénieuse ne correspondraient pas les unes aux autres. Il n’est pas loin de lire une valeur précise d’epsilon dans un si grand monument (30 m de haut), ” 23°50′ (ou mieux 52′)” Buchner dit que c’est parce que les incisions dans le pavage avaient été exécutées seulement après l’érection de l’obélisque et après plusieurs années d’observation. EIles reflètent des mesures exactes et sont en accord avec la valeur que Ptolémée a trouvée environ 150 ans plus tard.
La contradiction se répète : les dates qui ont été déterminées il y a des siècles, et les données des monuments classiques et préhistoriques ne correspondent pas à celles qui ont été recalculées par des techniques modernes pour ces mêmes objets. Elles divergent très nettement, et plus les dates remontent dans le temps, plus prononcé est la différence entre les deux, c’est-à-dire entre l’observation réelle de ce temps et le ré-calcul fondé sur les observations actuelles.
Prenons un troisième exemple. Encore une fois, nous considérons le phénomène de précession par lequel, à terme, de nouvelles constellations s’élèvent au-dessus de l’horizon, comme Dante avait noté dans sa Divina Commedia. L’axe de la Terre pointe vers un endroit différent dans le ciel au cours des siècles. Notre étoile Polaris est un objet éphémère. Ainsi, toute indication de la position du pôle Nord dans le ciel peut être utilisé comme une mesure ferme pour la datation d’objets ou d’écrits anciens. Et ici nous rencontrons le même type de contradiction.
On dit que les Phéniciens ont utilisé la constellation Draco comme indicateur du temps. Une tradition inébranlable affirme que leur étoile Polaire était Thuban (Alpha Draconis). Joseph Scaliger (1583) a transmis ceci, ce qui est maintenu jusqu’à aujourd’hui. Par le rétro-calcul, Thuban aurait été près du pôle autour de 2800 av. J.-C.. Scaliger pensait ainsi mais nous avons un véritable problème avec la date puisque les archéologues modernes n’admettent pas que cela remontait si loin pour les Phéniciens. Nous voudrions plutôt enlever 2000 ans et situer les Phéniciens près de 1000 av. J.-C.. Thuban se serait alors éloigné de la position comme indicateur du Nord depuis très longtemps. En tant que peuple maritime, les Phéniciens auraient utilisé une étoile différente, le cas échéant. Même Homere (dans l’Odyssée) savait que c’était plutôt Kochab qui se tenait près du pôle à son époque, raison suffisante, pour l’appeler Phoenike (dit Ideler). Afin de sauver Thuban en tant qu’étoile polaire son utilisation a été imposée dans l’Empire égyptien antique, sans aucun indice de sa véracité, et seulement parce qu’elles sont censées avoir le même âge.
Plus nous nous rapprochons de la préhistoire, plus grande est la différence entre les estimations factuelles et virtuelles de la quantité de temps écoulée. Sur les monuments mégalithiques, cela peut être démontré avec un certain entêtement. Leurs dates doivent souvent être réajustées lorsque les dates astronomiques sont prises en compte. Dans tous les cas, les restes d’un passé inconnu sont évalués plus anciens qu’ils ne l’étaient avant d’appliquer l’équation algébraique.
Depuis 1999 et plus précisément, en 2006, l‘auteur a proposé le scénario suivant en tant qu’explication : plusieurs interruptions du mouvement séculaire de la précession ont frappé la Terre de manière que nos re-calculations qui n’utilisent que des observations actuellles et considèrent les anciennes observations comme erronées doivent être incorrectes. Comme ces « sauts » de la Terre sont facilement reconnaissables dans des anciennes observations de la précession, je les ai baptisés des « sauts de précession ». Leur nombre factuel et leur ampleur sont encore inconnus et peuvent rester ainsi pour le moment, de même que les tenant et les aboutissants de ce phénomène. Pourtant, la supposition des sauts résout le problème, et il y a des indications à sa probabilité. Après un saut de la Terre, la précession se déplace avec une vitesse légèrement différente comme nous renseignent les enregistrements astronomiques anciens. Tant que les historiens appliquent une vitesse de précession stables et immuables à tous les rétro calculs, le résultat sera faux si des changements de vitesse de précession ont eu lieu comme proposé ici, d’autant plus si ces chocs étirent la durée du temps, mais aussi laissent des blancs dans notre escale chronologique. Le comportement chaotique des planètes comme la Terre exclut des rétro calculations strictement mathématiques, et la méthode d’étalonnage telle qu’elle est utilisée dans les examens physiques comme la datation par le radiocarbone.
La chronologie historique telle qu’elle est établie par les humanistes et les historiens de la Renaissance comporte une mauvaise base. Elle a été concoctée sur des calculs de précession d’un genre très rudimentaire. Par conséquent, il n’est pas logique de compter sur eux en ajustant les dates trouvées autrement.
Notre modèle de sauts et de trépidations que la Terre a subis de temps en temps est le suivant : il y a une année fixe, l’année sidérale, qui ne change pas pendant une longue période de temps. Elle dure environ 9 minutes de plus que l’année civile habituelle de 365 jours. Et il y a l’année tropicale qui indique les saisons, comptées à partir d’un équinoxe de printemps au suivant. Elle est actuellement en moyenne environ 11 minutes plus courte que l’année civile, mais a eu des durées différentes à travers les âges en raison des sauts occasionnels. Nous ne savons pas ce qui provoque de tels chocs, nous ne pouvons que déduire leur occurrence à partir d’enregistrements comme un calendrier couramment utilisé et des mesures astronomiques dans l’Antiquité et à l’époque arabe. Après un choc (ou un saut), certains jours de cette année particulière sont manquants, et la durée de l’année tropicale ainsi que la vitesse de la précession est différente. Pire encore: la Terre a besoin de quelques années – disons d’une génération – pour se stabiliser à nouveau. Le mouvement irrégulier après les sauts s’appelle “trépidation” et a été enregistré et mesuré par les Grecs et plus tard par les astronomes arabes.
Bien sûr, un saut déclenchera une perturbation puissante sur terre avec la capacité à anéantir une partie de tous les êtres vivants et la civilisation de toute l’humanité, bref : une catastrophe. Comme je ne peux pas souligner la cause d’un tel saut, mais je dois laisser cela à une investigation plus approfondie, je ne répéterai que ce que j’ai proposé depuis plus d’une décennie (après des conférences dont le contenu a été édité dans le livre “Kalendersprung”, en 2006) : c’est la Soleil qui secoue les planètes et exerce un phénomène d’attraction pour elles y compris la Terre. De mes premières conjectures (1977) d’un fort impact par un bolide dans l’Océan Atlantique (à titre d’exemple), je devais me retirer. De tels impacts se produisent et causent de grands dégâts, mais ils sont plutôt le résultat d’un saut de l’ensemble du Système planétaire par lequel des particules plus petites comme les astéroïdes s’égarent et peuvent heurter la Terre. Ils n’ont pas assez de force pour déplacer la Terre de la manière qui est projetée ici : se retourner et revenir dans une position légèrement différente avec une vitesse différente.
Par un saut, comme proposé ici, l’inclinaison de la Terre par rapport à son plan orbital ne change pas essentiellement. L’angle epsilon reste (à quelques secondes d’arc près) tel qu’il était avant le saut, le Nord sur terre reste le Nord, la rotation reste inchangée. Seule sa position en ce qui concerne le centre de la précession avance légèrement mais sensiblement. Par cela, un certain nombre de jours (disons une semaine) sont sautés, la saison de cette année commence quelques jours plus tôt. Le temps précessionnel observé comme position du Soleil par rapport aux étoiles est raccourci.
Le saut qui peut être remarqué plus tard sur une simple observation astronomique dure seulement quelques heures ou tout au plus quelques jours ; nous ne le savons pas. À cet égard, les récits des survivants ne sont pas tous les mêmes. C’est une telle calamitée qui fait échouer les rétro-calculs si le saut de jours n’est pas pris en compte.
Comme le centre de la gravité de la Lune se trouve à l’intérieur de l’orbite de la Terre, la Lune se déplace avec le saut et, après une courte période d’irrégularité, reprend sa course habituelle.
Depuis des temps immémoriaux jusqu’à maintenant (c’est-à-dire jusqu’à la dernière éruption, il y a environ 650 ans), j’ai repéré quatre saccades en tout, trois d’entre elles plus ou moins répertoriées, la plus ancienne devinée dans le brouillard préhistorique. La dernière, probablement au 14e siècle, était la raison de la réforme Grégorienne du calendrier Julien. Par conséquent, j’ai examiné le plan directeur de la Réforme du calendrier Grégorien, le «Compendium» de Lillius. Il affirme sans doute qu’une forte irrégularité du mouvement céleste s’est produite, de sorte que le calendrier était inadéquat et la célébration de Pâques a certainement eu lieu à une date erronée. Le nombre total de jours a sauté depuis la date fixée de Pâques qui a été convenu au Conseil de Nicée s’élève à dix. En 1582, le pape a ordonné que ce saut soit appliqué et – de plus – qu’une correction mineure dans la frequence de l’année bissextile soit ajustée, car l’année tropicale ait changé un peu. Depuis lors, le calendrier fonctionne parfaitement et Pâques tombe le bon jour.
Un saut du système planétaire et de la Terre déclenche des changements de grande envergure à la surface de notre Terre par des séismes, des marées, des éruptions de volcans, et la formation ou le naufrage d’îles et de chaînes de montagnes, etc. Jusqu’à ce que tout se soit calmé à nouveau en relativement peu de temps. La Terre oscille un peu pendant des années ou des décennies, et ce mouvement indiscipliné était appelé trépidation par les anciens astronomes. Ils l’ont mesuré et ont été très perturbés. Ils ne pouvaient pas l’intégrer dans leur compréhension du système solaire. Après un certain temps, la Terre est redevenue stable à nouveau, les trépidations sont devenues nulles, et les astronomes de la Renaissance comme Tycho Brahe pourraient déclarer qu’il n’y en avait pas et que cela ne s’était jamais produit ; les mesures antérieures ont été considérées comme étant inexactes. C’est une opinion générale jusqu’à aujourd’hui.
Maintenant, c’est l’un des points où je ne suis pas d’accord. Bien qu’il ne soit pas facile de trouver des sources authentiques avant le dernier saut, certaines cependant sont transmises de manière fiable, comme je le crois. Elles témoignent d’observations et de discussions minutieuses sur les résultats perturbateurs, en particulier en ce qui concerne les textes arabes. Avant eux, les Grecs avaient également noté ce mouvement brusque. Théon d’Alexandrie, le mathématicien, est principalement cité avec des chiffres étonnants. Un autre célèbre grec ayant remarqué et décrit le phénomène était Callippe de Cyzique. J’interprète leurs dates comme projection des dates d’observation prises dans un court laps de temps après un saut. Ils diffèrent un peu au fil du temps, comme on pouvait s’y attendre. La première allusion à un tel événement remonte à Hermès Trismégiste, une figure mythique sur laquelle, néanmoins, on se confiait dans le passé, comme Delambre le dit avec scepticisme.
Les Arabes (comme Thābit ibn Qurra, Al-Battani et autres) pour leur époque ont appelé le mouvement indiscipliné de la Terre iqbal et idbar (en latin accessio et recessio) et ont donné des mesures légèrement différentes. Il y a une littérature moderne sur ce point que j’ai étudié et cité longuement dans le livre. À l’époque de Georg von Peuerbach et de Regiomontanus, la trépidation était encore observée, mais diminuait lentement. Quant aux tables du roi Alphonse, elles incluaient le mouvement au début, mais l’ont plus tard exclu. La terre est devenue stable à nouveau.
Les différents vitesses de précession de la Terre au cours de la longue histoire de la science astronomique ont été pour Copernic un des éclairs tournants – en fait son illumination de départ – ce qui l’a amené à reconsidérer la théorie du mouvement planétaire. En fin de compte, c’était la découverte de la trépidation qui lui a donné l’idée de projeter son modèle héliocentrique de l’univers. Si la précession peut changer et même trembler de temps en temps, ce n’est pas tout le ciel avec la Soleil et les étoiles qui secouent, mais la Terre qui subit un tel mouvement. En fait, comme il le déclare dans son introduction, il a seulement répété ce que certains écrivains grecs, latins et arabes avaient proposé avant lui.

Polarstern Rom
Le mouvement précessionale de l’étoile Polaris (mosaique a Rome).

Chapitre 4 : Essayer de se faire une idée du temps passé.

Ce qui manque d’urgence : une analyse du développement de l’historiographie. Comment s’est formé notre chronologie, par qui et sur quelle base? À la fin, nous nous rendons compte que c’était le travail des humanistes du 16e siècle, et qu’ils devaient partir presque de zéro, en utilisant toutes sortes de fragments et même en inventant beaucoup. Il y a peu d’historiographes qui traitent cette question. Ils tiennent généralement pour acquis que notre chronologie, telle qu’elle est établie de nos jours, est plus ou moins fidèle à la réalité et ne peut être mise en doute que dans les époques préhistoriques et les premiers temps historiques dans des parenthèses mineures. Parmi les rares qui ont plongé dans cette question épineuse – à part le nouveau mouvement de la critique chronologique que je propage dans mes livres – il y a l’éminent érudit Anthony Grafton (Princeton) qui a ouvert les yeux aux académiciens comment les dates furent créées dans la Renaissance. Afin d’illustrer les méthodes du 16e et 17e siècles en construisant une chronologie acceptable, je cite quelques passages du livre d’Isaac Newton modifiant la chronologie ancienne (1728) qui, en quelque sorte, sert de modèle à la pensée habituelle d’établir l’âge des événements historiques par calcul de précession. Il était censé être l’un des hommes les plus savants de son temps et dans cette affaire, mais ne comprenait pas la fragilité de son système pour établir des dates historiques. Ce qui manquait, c’était une inspection approfondie des sources qu’il utilisait pour son but, comme l’a écrit Voltaire. Newton considérait une figure mythique comme Cheiron le grec et considérait ses indications quant aux dates précessionnaires comme assez solides pour établir une chronologie qui prouvait la supériorité des dates bibliques. Une autre source pour Newton était Sanchoniathon et son « Histoire phénicienne », un roman que nous appelons aujourd’hui fictif. Comment bien fondés sont les résultats modernes du déchiffrage des découvertes archéologiques? Peut-on faire confiance aux archives astronomiques babyloniennes utilisées par les savants modernes? Bien que Kugler ait dominé les scientifiques chaldéens, il y a des chercheurs comme Neugebauer ou David Dicks qui critiquent sévèrement cette considération naïve. Les tables cunéiformes ne transmettent pas d’observations réelles, mais des procédures mathématiques qui ne peuvent être localisées en temps réel. En outre, la chaîne de transmission aux Grecs n’est pas claire. Pourtant, Ptolémée a basé sa chronologie sur un roi chaldéen peu connu appelé Nabonassar et a fixé sa date à 888 ans avant lui, qui se lirait aujourd’hui comme 747 av. J.-C., encore pris comme ancre chronologique jusqu’à maintenant. Dans la chronologie égyptienne, le problème est encore plus grand. Alors que le début du calendrier égyptien – la prétendue « date la plus ancienne de l’histoire du monde » – avait d’abord été fixé au 5e millénaire av. J.-C. (Éd. Meyer 1904) el est maintenant vu au troisième, il est également considéré pour appartenir à une date plus jeune, 1460 années en moins. Le coupable est le calcul de Sothic qui ne permet que des sauts de cette taille. Neugebauer a montré que le cycle de Sothic comptant de Censorinus n’a pas de base factuelle ni de documents fiables. L’année égyptienne est liée aux inondations du Nil et non aux étoiles. L’astronomie dans la vallée du Nil était sûrement très avancée, mais nous n’avons pas d’enregistrements hiéroglyphiques à cet effet. Les peintures d’un zodiaque à Dendera et à Esna ne peuvent pas être interprétées comme des horoscopes (comme cela avait été essayé) car nous ne connaissons même pas les signes ou les lettres pour les planètes. Sauf pour les signes zodiacaux typiques de type romain, tous les autres glyphes égyptiens pour les étoiles ou les constellations sont particuliers et seulement partiellement déchiffrés jusqu’à maintenant. L’hypothèse d’une catastrophe qui a balayé les habitants et leur connaissance semble la réponse la plus simple pour résoudre l’énigme parce que personne ne pouvait lire les hiéroglyphes au temps de la Renaissance jusqu’à la redécouverte de leur signification après la campagne d’Égypte de Napoleon.
Kepler se servait d’une supernova pour surmonter le dogme rigoureux de la foi chrétienne affirmant que la création divine avait déjà été accomplie une fois et que de nouveaux éléments celestes ne pouvaient être ajoutés. En ce qui concerne la naissance du Christ, Kepler a eu recours à un tel événement. Il a relié la supernova observée, en 1604, à Prague à une conjonction de Jupiter et de Saturne qui s’est produite l’année précédente et a conclu que cet événement pourrait être utilisé pour dater l’étoile de Bethléem. Sur les sept possibilités mathématiques pour une conjonction des deux planètes dans la constellation des Poissons, il a sélectionné celui qui est venu le plus près du temps supposé de l’empereur Auguste et a ainsi fixé la naissance du Christ à l’an 7 avant l’an 1 après J.-C.. Bien que nous puissions rire de ce raccourci de Kepler, nous maintenons toujours ce point de fixation de notre chronologie sans réfléchir sur le non-sens de l’opération entière.
Il y a une date fixe similairement dans l’astronomie chinoise qui a été utilisée aujourd’hui largement pour de nombreuses raisons : une Nova dans la nébuleuse de crabe, égale à l’année 1054 apr. J.-C. (autrement célèbre a cause du schisme de l’église). Les astronomes chinois ont noté des observations d’étoiles avec une grande précision à un dixième de degré près, mais dans ce cas, une différence d’environ 1,5° doit être excusée. Pour retrouver l’année, on doit choisir entre deux éclipses solaires, mais aucune de ces choses ne correspond vraiment, et toute l’affaire est, au plus, une histoire astrologique. L’expert Pankenier conclut que les dates d’observation jadis n’avaient pas été prises au moment, mais rétro calculées plus tard, et avec des erreurs. Un texte japonais remis 176 ans plus tard que le Chinois est présenté pour sauver le mythe, mais en vain parce que dans ce document, la supernova a été vue peu après minuit alors que le premier rapport souligne qu’elle était visible pendant la journée.
Les tables alphonsines méritent une autre analyse, car elles ont été importantes et largement utilisées dans la Renaissance. Il existe deux types : les tablettes latines et les Castillanes. Les deux sont attribués au roi Alphonse X le Sage, avec une époque nominale 1252 apr. J.-C., même si on dit qu’ils ont été écrits vers la fin de son règne vers 1270. Une recherche diligente me permet de conclure que seules les tables latines sont authentiques, le livre Castillan est un faux du 16e siècle voire seulement du 19e siècle. Et les tablettes latines ne remontent pas au 13e siècle non plus, mais sont un produit de 1500, en partie écrit par un astronome au service de la reine Isabelle de Castille, en utilisant des tables anciennes de Johannes de Saxonia et d’autres. L’auteur était Alfonsus de Cordoba, travaillant à Séville et s’appelait donc Hispalense. L’attribution des tables du fabuleux roi Alphonse n’est qu’une courtoisie pour les Espagnols alors que la plupart des savants savaient que ce roi était une invention dans la course à la réputation parmi les humanistes d’Europe. Copernic utilisait les tables élisabéthaines alors qu’il ne mentionnait pas les prétendues tables alphonsines.
Dans l’astrologie andalouse, comme l’aurait été écrit le roi Alphonse, l’écart est également évident. La source pour son « Livre des Croix » est un supposé texte latin tardif des Wisigoths (du 5e au 8e siècle), hélas, une traduction en arabe de celui-ci mis en versets autour de 800, dont il ne reste qu’un petit poème du 15e siècle, et un texte plus moderne du 11e siècle, manquant également. Ce que nous avons vraiment à portée de main, c’est la traduction Alphonsine et une retraduction du Castillan en Arabe au 15e siècle, enfin un texte d’Al-Baqqar utilisant ces fragments. L’écart d’un millier d’années entre les Wisigoths et Al-Baqqar pourrait être comblé par un autre astrologue qui avait été mentionné par Al-Makkari. Tout ce patchwork est possible en raison de recherches modernes faites par certains des meilleurs orientalistes existants (cités dans le livre). Le fil est très mince et se brise au moindre contact : le « Livre des Croix » date plutôt de la Renaissance et utilise des poèmes arabes contemporains.

Alfonso Widder
The Ram (Aries) in the book on astronomy of Alfonso the Wise (Castilia, Spain)

Chapitre 5 : Le saut fatal

En ce qui concerne l’histoire de l’écriture, une question importante se pose : comment se fait-il que les hiéroglyphes égyptiens ou les caractères cunéiformes babyloniens aient été oubliés et aient dû être déchiffrés au 19e siècle par les savants européens ? Pourquoi les Grecs n’avaient-ils pas composé des dictionnaires d’Égyptien alors qu’ils étaient responsables de la prétendue immense bibliothèque d’Alexandrie ?
Autre question : les Iraniens ont cessé d’écrire en caractères cunéiformes au 1er siècle avant J.-C. et ont recommencé, cette fois en lettres arabes, sept cents ans plus tard. Comment ont-ils conservé leurs cultures littéraires dans l’intervalle ? Et ainsi de suite – un grand nombre de questions peuvent être posées, les réponses manquent.
Il y’a un vide enorme dans l’histoire de la transmission des connaissances et de la diffusion des techniques de communication, il nous faut une histoire de l’historiographie. De plus, la façon dont notre chronologie a été construite nous fait défaut. Et enfin une étude écologique de l’histoire de l’humanité n’en est encore qu’au début. Les vrais grands événements – catastrophes exo-terrestres qui ont détruit des civilisations entières et fait disparaître des êtres vivants de certaines parties du monde, ont changé les côtes et les îles, les chaînes de montagnes et les rivières – sont encore à rechercher en général (comme je l’ai faite dans la péninsule Ibérique, il y a 40 ans).
Je considère ces événements cataclysmiques comme des faits, importants pour notre compréhension de ce qui s’est passé entre l’époque romaine et la Renaissance, pour donner un exemple. Les « âges sombres » doivent être remplis de lumière ou être effacés de nos livres d’histoire. En expliquant comment ces interruptions dans l’évolution des civilisations ont pris forme, on ne doit pas penser à la géophysique seulement. Dans l’état actuel de mes recherches, c’est le Soleil qui subit des sauts et avec lui tout le système planétaire, y compris la Terre. Je dois laisser cette recherche aux astronomes et aux géophysiciens compétents. Ma tâche consiste à évaluer ces quelques allusions importantes dans notre tradition et dans l’histoire qui souscrit à la ligne générale des recherches que j’ai faite depuis tant d’années.
Le saut de la Terre perceptible de temps en temps – peut-être trois ou quatre fois au cours des deux ou trois millénaires passés – la déplace dans la même direction que la dérive précessionnelle habituelle. Le saut provoque quelque temps une précession accélérée, laisse la Terre basculer un peu, avant que celle-ci retrouve sa stabilité à nouveau. La première chose que remarquent les astronomes d’aujourd’hui est la différence de la position du Soleil (ce qui signifie : la Terre) par rapport à l’équinoxe. La date cruciale du calendrier est atteinte un peu plus tôt après le saut. Si ce nombre de jours est connu, par exemple par l’utilisation continue du calendrier, le montant d’années de précession “sautée” est plus ou moins connu. La date doit être corrigée.
Et une autre erreur, seulement visible après quelques générations, doit être corrigée. La durée de l’année tropicale a légèrement changé, de sorte que la journée bissextile doit être ajustée. Les deux actions ont été entreprises par la réforme du calendrier Grégorien : sautez plus de dix jours et enlevez 3 jours bissextiles tous les quatre cents ans.
Les mythes et les histoires religieuses contiennent beaucoup d’indications sur les catastrophes qui ont frappé la Terre et l’humanité, mais quant à leur intensité et leurs dates, elles ne sont guère évaluées. Cicéron a déclaré que la renommée et la tradition de l’homme avaient été interrompues par des inondations ou des incendies dans le monde, et c’est pourquoi les générations ultérieures ne savaient rien de leurs prédécesseurs.
Après près d’un siècle d’enseignement quand il était inopportun ou même exclus des universités de croire aux catastrophes mondiales, maintenant le vent a changé et la piste d’accidents mineurs tels que les impacts de bolide, de météorite ou même de comète est explorée. Ce n’est pas ce que je propose ici. Bien sûr, de tels accidents ont eu lieu et ont contribué à façonner la croûte terrestre, mais ils n’ont pas renversé la Terre ni changée la vitesse orbitale ni brisée le bon déroulement des dates. Un saut de précession concerne la Terre en tant que corps entière est son chemin sur l’orbite. Les perturbations causées par des bolides n’agissent que pendant un moment et ne changent pas grand-chose, à part de provoquer d’énormes dégâts dans des parties circonscrites du globe.
La plupart des catastrophistes évoquent la délocalisation du pôle Nord lorsqu’ils vont dans les détails. Je ne suis pas conforme à cette vision générale. Un saut de précession ne modifie pas la position du pôle Nord sur la Terre; elle change la position de l’axe pointant vers le ciel. Par le mouvement particulier de la Terre que je propose ici, le décor visuel – les étoiles – change. Une certaine distance du Nord céleste le long du cercle de précession est raccourcie en quelques heures ou quelques jours (au lieu de plusieurs siècles). De même, l’inclinaison de l’axe par rapport à son plan orbital, l’angle epsilon, ne change pas substantiellement. Sur cette question, j’ai un point de vue différent de celui de Christoph Marx et de beaucoup de catastrophistes depuis la Renaissance.
Marx a un schéma sur son site web qui explique ainsi le dernier saut : la vitesse de précession de l’époque grecque (36 000 ans sur un cycle entier) passe subitement à 25 800 ans de nos jours. Par ce saut, l’epsilon aurait changé de 32° à 23,5° aujourd’hui. Je l’ai contesté avec lui et je maintiens toujours ma position: le taux de précession a changé, mais – à travers le saut – pas l’angle epsilon (à part les changements mineurs qui ne comptent pas sur notre façon de considérer le problème parce qu’ils sont trop petits pour être remarqués avec des méthodes simples de mesure qui les Grecs ou les Arabes ou les astronomes de la Renaissance avaient à leur disposition).
Nous reviendrons au mouvement d’un tel saut dans le chapitre suivant. Ici, je m’informe sur un catastrophiste catholique du 19e siècle et ses vues : le jésuite Manuel Lacunza, plus connu sous le nom de Juan Josaphat Ben-Ezra. Son livre avait été discuté pendant des décennies dans toute l’Europe, mais a été supprimé par son église pour hérésie. Sur certains points, il prévoyait un développement moderne de la connaissance bien qu’il croyait aussi à un changement décisif de l’angle epsilon dans une catastrophe.
Il y a toute une phalange de spécialistes ainsi que de laïques qui ont travaillé sur le thème que je traite ici, mais pour des raisons de concision, je ne les mentionne pas dans ce livre, à une exception près : Christian Blöss. Il est un pionnier de la critique chronologique fondamentale et a trouvé jusqu’ici les meilleures réponses au problème. Ses livres (1990, 1997 et 2000) auxquels je fais allusion ici doivent être lus impérativement par tous ceux qui se livrent à nos recherches.
Il y a un autre écrivain bien connu du public anglais, que, hélas, j’ai seulement lu après avoir terminé le livre actuel : Alfred de Grazia. Je recommande chaleureusement son « The Lately Tortured Earth » à partir de 1983. Il cite les disciples de Hörbiger comme Poznansky et Bellami et est profondément fasciné par Donnelly (1883).
Examinons ce qui se passe pendant un saut. Une collision avec un bolide, même de la taille de Shoemaker-Levy, qui s’ést écrasé sur Jupiter il n’y a pas si longtemps, ne déséquilibrait pas la Terre comme je l’envisageais. La plupart des planètes, et à plus forte raison la Terre, sont penchées sur leurs orbite, et c’est ce qui leur donne l’endurance qui maintient la vitesse et la position dans l’espace. À une exception près : l’oscillation connue sous le nom de précession est un point faible. Et c’est ainsi que la Terre cède à un saut soudain qui affecte le système planétaire. La Terre n’est pas une sphère parfaite, mais possède une bosse ; par le saut, la bosse sera disloquée un peu, ce qui entraînera une vitesse légèrement différente sur son orbite.
Qu’est-ce que cela signifie pour la croûte supérieure ? Dévastation et catastrophe. De vastes inondations de type tsunami. Tremblements de terre d’une violence inouïe. Libération de vapeurs et de poussières dans l’atmosphère, etc. – tout ce qui a été décrit mille fois par des catastrophistes. Après l’événement, l’homme a dû redécouvrir les lignes côtières, déterrer des villes et des habitations anciennes, retrouver les connaissances et le savoir-faire, tout comme Platon et d’autres philosophes le décrivaient drastiquement dans leurs livres. Je rappelle ici quelques exemples issus de mon expérience que j’ai rassemblés depuis quatre décennies, en Espagne ou sur l’île de Malte, concernant le tracé des côtes anciennes à l’intérieur du pays, ou de « nouvelles » montagnes et rivières.
J’ai accordé une attention particulière à une découverte : les marques de roues pétrifiées à l’époque préhistorique. Je les ai comparées à des empreintes fossiles semblables à celles des dinosaures, voire aux vénérées empreintes de l’homme et des dieux partout sur la Terre. Ils racontent une histoire sacrée qui n’est pas entièrement comprise jusqu’à présent. Je crois qu’un grand nombre d’entre eux sont des témoins d’événements cataclysmiques qui font référence à des moments de danger extrêmes lors de la fuite d’hommes ou d’animaux, qui ont laissé leurs empreintes dans la craie fraîchement tombée qui s’est solidifiée, conservant instantanément l’événement pour toute l’éternité. (Vous pouvez consulter ma contribution Les ornières dans la roche, où un bref article en français parle de mon exploration approfondie des marques de roue dans toute l’Europe, et qui sont appelées « Cart Ruts » à Malte.)
Des cartes des anciennes côtes et des îles existent, mais nous ne sommes pas sûrs de la véracité de leur contenu. Il existe, par exemple, une carte de l’île d’Heligoland de la mer du Nord à partir de 1649 montrant trois époques de l’île au cours des 800 dernières années. L‘ile est devenue plus petite à chaque fois, ne se contentant pas de rétrécir, mais de se brisant brusquement sous l’effet du cataclysme. Le géologue Philippine (1925) prévient que la carte ne doit pas être considérée comme une preuve exacte de la tradition, mais qu’elle reflète en quelque sorte ce qui pourrait être accepté comme une idée générale : il y a eu trois événements récemment qui ont changé la surface des côtes et des îles dans la mer du Nord. L’un est bien connu comme la soi-disant « grande noyade » de 1356. Elle doit se référer au dernier choc que nous avons situé vers 1350 après J.-C.. À cette époque, beaucoup de terres avaient été perdues, donnant naissance à la ligne côtière d’aujourd’hui. En revenant à l’âge mégalithique, la côte nord se trouvait au milieu entre l’Angleterre et le Danemark, comprenant le Dogger Bank comme terre agricole. Les soi-disant « Peuples de la mer » arrivant en Égypte et tués par Ramsès II ont déclaré que leurs terres aux confins du Nord avaient été endommagées par d’énormes cataclysmes (comme ce que montrent les bas-reliefs du temple Médinet Habou mentionnés par Spanuth).
Dans la tradition, les catastrophes cosmiques sont souvent associées aux comètes, et la peur de ces corps célestes irréguliers est unanime dans tous les récits. Cependant, même là nous devons être prudents, les récits doivent être soigneusement examinés. Je donne un exemple d’un livre inventé au 19e siècle mettant en scène une personne célèbre, l’humaniste italien Toscanelli, qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Pourtant, une réapparition enregistrée des comètes a été utilisée pour construire une séquence chronologique dans les temps modernes.
Les astéroïdes sont un autre domaine qui peut nous apprendre à quel point notre système planétaire est jeune. Il semble que certains de ces astéroïdes qui circulent en orbite entre Jupiter et Mars soient assez nouveaux ; ils peuvent avoir été capturés récemment ou ont changé leur orbite. Mercure a peut-être changé son orbite ainsi que sa surface, dans les temps historiques.
Un domaine d’exploration difficile est le calendrier agricole tel qu’il était en pratique jusqu’à la dernière génération. La plupart des agriculteurs y croyaient et s’y fiaient jusqu’à une époque récente. Comment ces gens pourraient-ils prévoir des calamités climatiques ou des périodes de beau temps en les décrivant se produisant régulièrement certains jours tous les ans ?
Depuis l’époque des Étrusques ces schémas avaient fonctionné. Ils étaient fondés sur les observations de nombreuses générations, certaines bien décrites dans les textes latins. Un exemple peut être lu dans les Phénomènes d’Aratus, concernant la nébuleuse du Cancer, Praesepe. Il me semble que les météorologues anciens ont pensé que certains nuages ​​de poussière cosmique sont située dans l’orbite de la Terre. Chaque fois que la Terre plonge dans un tel nuage, elle subit un temps spécifique, qu’il s’agisse de pluie ou de soleil, de chaleur froide ou intense, selon le caractère du nuage. Tous les jours ont été nommés pour mémoriser le temps prévu, comme le fait la liturgie catholique romaine où les jours portent les noms de saints, conservés jusqu’à aujourd’hui. C’était l’une des principales raisons pour lesquelles la réforme du calendrier par le pape Grégoire était si urgente. La liturgie s’était décalée. Après la correction, elle était à nouveau en accord.
Une des questions souvent posée est la suivante : pourquoi les faits retenus dans ce calendrier ne sont plus vrais ? Il y a plusieurs raisons, dont l’une pourrait simplement être le processus d’épuisement. À chaque passage, le nuage fait tomber de la matière, sa puissance diminue, la quantité de glace (ou tout ce qui est en jeu) diminue. Certains nuages peuvent se dissiper dans le temps, d’autres disparaissent complètement. De grands événements comme la date de l‘Assomption de Marie (15 août) ou les jours de la « canicule » célèbre pour la chaleur intense fin juin surviennent toujours.

Füße Jesu

Empreintes des pieds de Jésus sur une pile de baptème en bronce

Chapitre 6 : Le renversement des cieux

Tous les hommes racontent des mythes représentant le renversement des cieux. Ils gardent en mémoire d’horribles accidents que notre Terre a subi. Certains mythes sont des trésors rares qui conservent une compréhension primordiale du monde, une sorte de « Weltanschauung ». Pourtant, les mythes n’imposent pas une croyance aveugle, ils ne sont destinés qu’à un groupe restreint de personnes. Nous devons les considérer comme des phares dans l’obscurité du temps longtemps oublié.
Par conséquent, les mythes ne doivent pas être pris au premier degré. Nous ne pouvons pas non plus les traduire. Certains mythes racontent un grand Déluge tombé du ciel, noyant tout le monde et épargnant seulement un couple d’humains avec leurs trois fils et les animaux qu’ils avaient rassemblés dans leur arche (Noé dans l’Ancien Testament). C’est enfantin, dirons-nous. ICela pourrait être ou non une coïncidence avec des faits historiques que nous ne pouvons pas discerner. D’autres mythes parlent d’un grand feu qui a tout brûlé. D’autres mythes décrivent les batailles entre les entités célestes, d’autres chantent de nouveaux débuts lorsque l’homme a été créé à base de pierres ou d’argile, ou qui grandissent sur les arbres. Ce qui m’intéresse ici, c’est l’échelle de temps, mais le mythe est atemporel.
Il y a un livre qui recueille des mythes du monde entier qui a d’abord attiré mon attention, car il utilise beaucoup de la littérature : Santillana et Dechend, Le Moulin d’Hamlet (1964). À leur époque, l’idée de catastrophes cosmiques semble avoir été complètement interdite par la science officielle. Les auteurs rapportent des mythes qui racontent les accidents les plus horribles de notre planète, mais ils interprètent tous les mythes comme des mouvements lents et imperceptibles pour personnes normales, comme la précession des étoiles. Certains prêtres, disent-ils, avaient observé le ciel et avaient calculé le lent mouvement de la précession. Ainsi, ils pouvaient dire à leur peuple que le Soleil était entré dans un nouveau signe zodiacal et qu‘un nouvel Âge avait débuté. Divers mythes légendaires se groupent autour de ce changement. Les auteurs répètent toutes les histoires d’horreur des mythes, mais une chose qu’ils n’admettent jamais : qu’il aurait pu être possible que de terribles bouleversements affectaient la Terre et l’humanité à des moments répétés de l’Histoire, et que par ce biais la situation de la carte du ciel, la position des signes du zodiaque, avaient changé. Les auteurs prétendent que ce fut l’intelligence des mathématiciens qui a conduit au concept d‘époques du monde comme celui du Taureau ou du Bélier ou l’ère actuelle des Poissons.
Les mythes racontent la fin désastreuse de notre biosphère et de notre culture antérieure, mais pour Dechend et Santillana, ce n’est pas vrai : le monde n’a pas pris fin, tout s’est déroulé comme d’habitude. Les calamités inouïes ne sont que des inventions mythiques. Par conséquent, ils calculent la fin de l’ère du Taureau avant 4300 ans, sans tenir compte du fait qu’une partie de ces années accumulées est simulée par les sauts, comme je le pense. 700 ans, voire tout un millénaire d’années rétro calculées, ne seraient pas passés, mais auraient bondi en quelques jours ou quelques semaines. Pourtant, pour les auteurs, la Terre a toujours progressé de façon stable à la même vitesse qu’aujourd’hui.
Certains mythes ont plongé profondément dans la mémoire de l’homme, se sont dégradés jusqu’à ce qu’ils ne survivent que sous forme d’amusement pour les enfants, tels que le jeu de la marelle auquel nous jouions sur le trottoir dans nos rues lorsque nous étions jeunes. La figure décrite avec de la craie sur le sol ressemble toute à fait à la pointe de l’ombre du gnomon. Les deux extrémités (les solstices) s’appellent paradis et enfer, et au milieu se trouve une barre qui peut être lue comme l’équinoxe. La pierre à chasser à travers la figure symbolise le Soleil. À l’origine, il se pourrait qu’il s’agisse d’un culte, ou plutôt d’une magie, c’était implicite : avec le désir de stabiliser le mouvement de la Terre après un saut.
Et encore un autre « jeu » pourrait être compris de la même manière : la danse du labyrinthe qui était connue des Grecs et des Scandinaves, et dans les cathédrales d’Europe jusqu’aux temps modernes, survivant comme labyrinthes dans les jardins du rococo. La façon dont le danseur doit se déplacer dans la construction ne reflète pas une simple révolution de la Terre autour du Soleil pendant l’année, mais il va et vient, revient et s’en retourne jusqu’à ce qu’il ait atteint le point le plus profond du labyrinthe, puis revient de manière similaire plusieurs fois jusqu’à ce que le danseur ressorte enfin du labyrinthe. Traditionnellement, la danse du labyrinthe est liée à un acte théâtral brutal : le massacre d’un dragon par un cavalier, que ce soit Georges, soit Michel, ou un autre héros. Maintenant, je me dis : si la danse dans le labyrinthe ne reflète que le mouvement ordinaire de la Terre sur son orbite annuelle (comme le suggèrent la plupart des auteurs), le mouvement en zigzag et la mort du dragon seraient inutile. Je vois l’opération sacrée en raison d’un comportement beaucoup plus indiscipliné de la Terre, son tremblement après un saut. Le mouvement dansant dans le labyrinthe est une représentation réaliste de la trépidation, et un sacrifice correspondant est considéré comme devant stabiliser encore la Terre à nouveau.
Comme d’autres interprétations des mythes anciens, on peut douter de celui-ci, mais comme on manque d’une explication appropriée, je propose de pénétrer plus profondément dans une variété de mythes qui ont un rapport avec les sauts. Nous pouvons découvrir une connexion entre Mithra, Alexandre le Grand et Jésus-Christ. Ils ont annoncé tous les événements mystérieux de la préhistoire et de l’histoire représentés comme des mouvements effrayants du Soleil par rapport aux signes du zodiaque. Mithra, le dieu du soleil, a tué le Taureau, Jésus est tué lui-même comme le Bélier, et Alexandre personnifie l’âge entre les deux, en arabe : Dhû-l-Qarnayn, littéralement « celui qui a deux cornes » ou « celui entre deux époques » comme qorn signifie à la fois : corne et époque.
Le culte de Mithra est directement lié aux questions de calendrier et aux observations astronomiques. Le héros est né au solstice d’hiver (comme Jésus), et les deux détenteurs de torches à son côté représentent les équinoxes de printemps et d’automne. C’est lui qui met fin à l’âge du Taureau, tel qu’il est représenté sur tous les bas-reliefs sur les autels dans les églises souterraines de cette religion dans tout le sud de l’Allemagne et en Italie. Un Américain, David Ulansey, en 1989 a publié un livre sur ce thème, et a été contredit par un Allemand, Michael Schütz, une décennie plus tard : ce n’est pas Hipparque qui pourrait être responsable de la découverte des événements meurtriers provoqués par Mithra, parce que Hipparque croyait que la précession se déplaçait à un rythme assez stable sur une échelle de temps de plusieurs siècles. Ulansey n’a pas compris l’élément principal de la religion Mithra, le meurtre du taureau. Ce ne sont pas les mathématiciens qui créent une religion et un culte sophistiqués comme celui de Mithra. Ce sont les expériences traumatiques qui forment la base d’un tel changement, tout comme l’événement qui a brisé le monde au Golgotha, la mort du fils de Dieu. Il existe des indices dans les écrits des Pères de l’Église comme Tertullien et Julius Africanus indiquant qu’ils ont compris la crucifixion comme un accident cosmique.
Le miracle du Soleil est considéré comme une clef importante de la pensée moderne, telle qu’elle est employée par les astronomes et l’Église vers 1600. Il est généralement lié à une opération militaire comme dans le chanson de Roland, où Charlemagne vainque l’armée des Sarrasins avec l’aide de Dieu qui arrête la course du Soleil. Aussi en Espagne, deux autres événements similaires sont rapportés, l’un à Tudia au milieu du XIIIe siècle, et l’autre près de la rivière Salado un siècle plus tard. En général, des événements comme ceux qui auraient dû ébranler la Terre et les cieux, ne sont écrits que très tard, vers 1500, et ont plutôt un caractère épisodique, comme la trahison d’Amphitryon par Zeus qui, lors de la visite d’Alcmène, a dû arrêter la Lune. Deux autres exemples sont cités de sources arabes, l’un du Maroc et l’autre d’Irak. La retenue importante du Soleil dans sa course pendant une demi-journée, y compris la Lune, par la volonté d’un général nommé Josué, semble avoir été introduite dans la Bible depuis peu. C’est ce dogme religieux qui a été le fond de la controverse entre l’Église catholique et Galilée qui lui a presque coûté la vie.
Je ne donnerais pas beaucoup d’importance à cet épisode, si cela n’avait pas été la base de la science moderne vers 1600 et dans notre développement de la nouvelle chronologie, un tremplin pour Velikovsky et Christoph Marx. Dans mon analyse, je tiens non seulement à souligner que les versets du livre de Joshua sont un simple ajout littéraire avec – peut-être – un léger souvenir de ce qui s’était passé pendant un saut, mais encore je nie tout caractère réaliste.
Christoph Marx s’appuyait sur Velikovsky et a souligné que la « logique immanente de l’événement de Josué” a été exprimée en reliant l’arrêt du mouvement du Soleil et la grêle de pierres qui a tué les ennemis d’Israël. Si un accident comme celui qui retenait le Soleil (bien sûr : la Terre) était lié à une pluie de pierres, dit Marx, ceci n’aurait pas pu être inventé, mais ajoute de la véracité à la tradition. Je dois nier. C’est de la pure littérature, tout comme le Chanson de Roland ou l’épisode du cheikh soufi après qu’une belle esclave du roi l’eut visité. La connexion à la chute de pierres est un bon tour mais rien de plus.
Mais pour Galilée, l’événement de Josué aurait pu lui valoir d’être brûlé vif comme Giordano Bruno 12 ans auparavant. Galileo se battait comme intellectuel et avec une bonne protection, se rétractant à la fin. Lisez l’histoire dans mon livre, je n’ai pas l’intention de donner une traduction complète ici. Cependant, je veux ajouter : même Leibniz, l’un des pères des mathématiques modernes, a parcouru l’Italie en 1681, et a essayé de concilier les deux Églises en mettant tout le monde d’accord sur le problème de Josué. L’Église catholique n’a cédé qu’en 1822, lorsque l’Inquisition a cessé d’exécuter ceux qui propageaient les vues coperniciennes.
Maintenant, nous savons que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil et non l’inverse. Cependant, qu’en est-il des récits classiques et mythiques du Soleil qui se lève à l’Ouest et qui se couche à l’Est ? La Terre aurait-elle tourné à l’envers ? Velikovsky a insisté sur cette possibilité et l’a liée à sa théorie des rencontres planétaires. En essayant de comprendre un renversement de la Terre dans mon schéma de sauts précessionnaires, nous – mes fils et moi – dans des nuits agitées par des disputes en 1994, nous avons finalement trouvé une solution : la Terre se déplace comme une balle qui perd sa stabilité habituelle et transforme son axe de rotation du nord vers le sud et du sud vers le nord, son axe décrivant un S. Après avoir tourné du nord au sud sans changer son sens de rotation, elle revient du sud au nord de la même manière, ce qui lui a permis de réaliser une rotation complète. Pendant un court moment, le Soleil se sera levée du côté opposé du globe.
À la recherche d’antécédents de cette idée, j’ai trouvé Warlow et à travers lui Suball et j’ai compris, comment ils avaient vu la procédure. Mon explication diffère. Suball plonge dans les ères géologiques d’il y a des millions d’années, ce que je ne contesterai pas. Je limite simplement mon concept aux temps historiques. Et Warlow n’a que la moitié du mouvement de la Terre, ce qui me semble impossible. La structure du globe qu’est la Terre, à long terme, ne permet pas une position différente de celle qu’elle occupe actuellement.
Dans les régions à 45° de latitude nord ou sud, la vitesse de rotation pendant un renversement aura été presque inchangée et la destruction modérée par conséquent, mais près des pôles, elle aurait été désastreuse, accélérant la vitesse de rotation de zéro à celle de l’équateur et inversement. Vous pouvez imaginer comment cela a fonctionné dans les régions intermédiaires. Et voici ce que nous montrent les fouilles archéologiques et même l’analyse de certains mythes.
Bien que, en ce que conservent les mythes, nous devrions être sceptiques. Certaines personnes empruntent des mythes qui ne sont pas les leurs, mais qu’ils superposent aux leurs (comme l’Ancien Testament pour les Européens ou les Américains). Ou: les mythes communs ne peuvent pas appartenir aux personnes concernées qui auraient pu conserver leurs mythes après avoir été disloquées, et ainsi de suite.
Outre les nombreux exemples de la littérature classique et des mythes du monde que Velikovsky a réuni dans ses livres révolutionnaires, j’ai trouvé – bien avant de les connaître – une tradition similaire qu’un maître soufi m’a racontée, en 1979, au Maroc et que j’ai publiée en allemand (1986) et en espagnol (1993). Cela a suscité mon intérêt, car il est substantiellement proche des prophéties dans les livres sacrés de diverses religions, mais contient des détails différents.
Le sheikh soufi racontait comme ceci : « La Porte du Pardon n’est pas encore fermée. La fin des temps est proche, mais toujours loin aussi longtemps que la Porte du Pardon ne sera pas fermée. La prière et la clémence ont toujours du sens. »
« Un jour, la Porte du Pardon sera fermée, et le Soleil n’apparaîtra pas pendant trois jours, et tout le monde se demandera : qu’est-ce qui lui est arrivé ? Ensuite, le Soleil se lèvera sur l’océan (ici l’Océan Atlantique, c’est-à-dire : à l’Ouest) et montera à la hauteur du zénith, d’où il se replongera de suite dans la mer. Ainsi, le quatrième jour se termine, et après cela, la Soleil se comportera comme d’habitude. Les gens qui vivent par la suite n’aimeront pas leurs prochains, ni ne seront pacifiques, n’auront pas la connaissance de la vérité. »
« Le monde sera alors plus grand qu’il ne l’est maintenant, et il existera plus longtemps qu’il n’existait depuis le début jusqu’à la fermeture de la Porte du Pardon, et il y aura plus d’êtres humains qu’auparavant. C’est seulement après que la Terre sera détruite par le feu. »
J’ai raccourci le récit à l’exclusion de l’enseignement religieux qui l’accompagne. Au fait l’idée générale de cette prophétie est connue au Maghreb, mais là-bas seulement, autant que je sache. Je n’attacherai pas trop d’importance à cette petite perle de la tradition. Peut-être que c’est une petite pierre ajoutée à la mosaïque que nous essayons de restaurer. Elle s’inscrit dans la ligne du prophète Amos dans l’Ancien Testament, et d’autres.
La légende des Sept Dormants est connue des deux religions monothéiste, chrétienne et musulmane. On pense qu’elle a eut lieu dans le temp entre Jésus et Mohammed, dans l’Empire romain, à Éphèse en Asie Mineure. La légende a joué un rôle important dans le dogme de la résurrection et a apporté de la renommée et des pèlerins à la ville. J’ai traité ce sujet de manière intensive dans un article publié en 1994 (seulement en allemand), alors, dans ce livre, je reprends les points principaux : bien que le nombre d’années que les sept jeunes hommes ont passé à dormir ait été transmise par l’enseignement chrétien différemment, dans le Coran le récit indique 300 ans, soit 309 ans du calendrier islamique. Ce laps de temps a été considéré comme un signe important d’une catastrophe et peut-être compris comme remontant à un événement dans le passé lointain. Un changement du mouvement du Soleil est également suggéré dans le conte coranique.
Après avoir examiné divers mythes concernant les événements catastrophiques, une question importante s’impose : pourquoi devons-nous interpréter ces récits et symboles, pourquoi nous ne les comprenons pas tout de suite ? Les pionniers modernes du catastrophisme comme Velikovsky ont répondu à cette question par leur méthode de psychanalyse dans la succession de Sigmund Freud. Ils disent: L’homme a réprimé cette mémoire par peur de la répétition de l’événement. Comme un individu réprime les expériences traumatiques, les gens ou les groupes culturels le font en général. Ils le font aussi en interdisant l’impact dans leur subconscient, se privant ainsi de la possibilité de guérison. Cela équivaut à l’amnésie collective de l’humanité, comme l’a appelé Velikovsky. Je n’adhère pas à cela. C’était une suppression plutôt directe de la connaissance par l’endoctrinement, le bûcher pour les livres et les personnes, qui ont empêché une transmission réaliste de la mémoire de ce qui était arrivé aux ancêtres. En outre, les survivants n’avaient pas pleinement compris ce qui s’était passé, et c’est pourquoi nous ne pouvons pas tirer des idées claires du passé. Platon ajoute quelques aspects supplémentaires: les survivants ont dû repartir à zéro pour surmonter la destruction mondiale qui les entourait.
Pourtant, la tradition classique, aussi, est déformée sur son long passage à travers les traductions «chrétiennes» byzantines, «islamiques» ou «juives» jusqu’à ce qu’elle nous a atteint finalement à la Renaissance lorsque des humanistes courageux ont déterré les ruines et restauré les écrits de l’époque classique.

Trojaburg
Labyrinthe en Scandinavie

Chapitre 7: l’histoire se rétrécit

La tâche la plus difficile que les survivants ont dû accomplir, alors qu’ils étaient occupés par des travaux de reconstruction, était le calcul du temps. À part de réajuster le calendrier, ils ont essayé de se mettre en phase avec le passé : à quelle époque s’étaient passé certains événements transmis par tradition orale ou écrite ? La chronologie est indispensable pour tout type d’historiographie. Vers 1500 apr. J.-C., les idées se sont développées largement, et dans les deux générations suivantes, une sorte de consensus a été atteint pour une question simple comme celle-ci : depuis combien de temps l’Empire Romain avait-il disparu ? Les meilleures réponses indiquaient entre 600 et 700 ans, mais c’était un nombre assez fictif qui a ensuite été corrigé à un millénaire complet. Le Moyen Âge aurait alors duré du 5e au 15e siècle.
Il existe de nombreux exemples dans notre historiographie actuelle qui restent inexplicables. Le Coran parle de la Grèce comme si elle était encore païenne à cette époque, oui, comme si entre les philosophes de la Grèce antique (telle que nous la connaissons) et la propagation de l’Islam, il ne s’était pas écoulé de temps. L’Empire chrétien byzantin manque. Al-Ma’mûn, calife abbaside, avait ordonné que les textes grecs soient traduits en arabe comme s’il s’agissait d’une littérature contemporaine qui valait la peine d’être traitée sur un pied d’égalité. Ptolémée et son Almageste sont catapultés plus de 700 ans sans être considérés comme des antiquités. En matière de science, cela est improbable.
Ou pensez à l’écart des inscriptions arabes! Nous avons des inscriptions sur pierre arabes assez uniformes de l’époque classique jusqu’au 3e siècle apr. J.-C., puis après un intervalle de 600 ans une autre série d’inscriptions et d’écrits arabes sans aucun témoignage intermédiaire; cela semble quelque peu impossible. Pour la littérature iranienne, un écart parallèle est évident.
Le développement de la culture chrétienne montre un écart de dimensions similaire, en particulier à Antioche, où la chrétienté aurait d’abord pris racine. Jusqu’au début des croisades, rien ne témoigne de la présence des chrétiens, comme Carsten Niebuhr (1774) a déjà remarqué avec étonnement, et moi-même aussi sur un de mes voyages récents.
Les écarts de plusieurs siècles, jusqu’à sept ou même plus, doivent être détectés dans un certain nombre de cultures. Ici, le trou mystérieux de la culture étrusque est illustré dans son œuvre d’art. Plusieurs experts ont écrit sur le problème, mais ils pouvaient difficilement proposer des solutions. Ou enfin, celui-ci : le culte des trois mères (matronae), typique de l’époque romaine, se termine quelque part au milieu du 4e siècle, ne réapparaît qu’après 1000 après J.-C., maintenant christianisé nommée les trois Bethes, reconnaissables comme les successeurs immédiats des païens. Une telle expression particulière du culte et de la dévotion dans un style presque identique après un écart de 650 ans est étonnante, au moins, et demande une explication.
Le calendrier Maya pose d’autres problèmes. Il ne sert en aucun cas de preuve indépendante de l’exactitude de notre chronologie. En regardant la façon dont il a été établi et utilisé, la faiblesse de son témoignage apparaît à l’observateur impartial. Les dates mayas sur les temples ne couvrent pas plus que les trois derniers siècles avant l’occupation espagnole. Le Codex de Dresde a probablement été écrit après cet événement crucial.
« Le plus grand problème lors de la recherche des cultures précolombiennes américaines est leur chronologie absolue. Sans une directive historique sûre quant à la vitesse et à la durée de l’histoire, dont les dates sont le signe extérieur, aucune connaissance réelle de l’histoire ne peut être acquise. » C’est ainsi qu’Oswald Spengler, en 1933, commence son article “Sur l’époque des cultures américaines”. Il estime que « le développement des cultures américaines n’est pas isolé, mais fait partie de l’histoire du monde dans laquelle toutes les actions de culture singulières sont interdépendantes ». Il place les cultures américaines précolombiennes dans le même cadre que les cultures égyptiennes et chinoises et donc obtient une première concordance de ces points forts de l’histoire qui ne peut être séparé les uns des autres.
L’évolution de l’Église chrétienne n’est pas une exception non plus. Elle a été comparée et reliée à la formation de toutes les autres civilisations.
Wilhelm Kammeier (1889 – 1959) est l’un des figures les plus controversées connu pour son analyse pointue des documents dits médiévaux qu’il estime faux ou, au moins, mal datés. Après avoir discuté ses trois livres, nous avons accepté sa conclusion générale selon laquelle les écrits de prêtres et moines – en ce qui concerne les chroniques, les documents, les diplômes, les inscriptions, les pièces de monnaie et les textes théologiques – ne sont pas fiables, mais doivent être soigneusement examinés selon leur contenu. Probablement aucun texte chrétien n’existe avant le 15e siècle, et les écrits à travers le monde pour les comparer sont inexistants.
Les théologiens comme Trithemius ou Annius de Viterbe qui, au début du 16e siècle, ont écrit l’Histoire en abondance, ne craignaient pas d’être exposés à leur supercherie. Il n’y avait aucun récit des siècles passés qu’ils pouvaient contredire et, finalement, être reconnus coupables de faux parce que rien de semblable n’existait avant eux. Kammeier pourrait le prouver très bien, mais il n’a pas compris la raison de ce manque. Même lui, cultivé comme il était, n’imaginait pas que les siècles inventés n’avaient jamais existé, que le temps lui-même était créé de nulle part par des chronologies sans fondement.
Kammeier a vu l’origine de l’Église catholique en Avignon (France) il y a environ 600 ans. Elle s’était développée à partir de différentes églises païennes en Europe et a lentement pris le commandement et le pouvoir de l’intérieur. La population n’était même pas informée du changement, car il est arrivé de façon non exceptionnelle, les chefs de file étaient les chefs de leur congrégation en « union personnelle ». L’évêque traditionnel du district est devenu enseignant du nouveau credo.
Certains traits de la nouvelle religion étaient difficiles à absorber. Le dédain des femmes a finalement conduit à une lutte sévère contre les anciennes pratiques des femmes libres. Beaucoup de femmes ont été brûlées comme des sorcières. Cette position radicale resultait dans une extermination religieuse (voir Heinsohn / Steiger, 1985).
La plupart des livres des religions monothéistes ont été écrits en très peu de temps, mais alors que le Coran et le Nouveau Testament se sont débrouillés sans chronologie expressément élaborée, l’Ancien Testament et les écrits juifs en ont construit une qui n’était pas guidée par des tentatives classiques telles que Tite Live l‘avait fait. Les registres de génération biblique sont devenus bientôt la règle. Lorsque la chronologie astronomique, en particulier celle de l’Almagest, lui a été adaptée, une escale chronologique est né qui a été rapidement améliorée par Scaliger et ses collègues et a gagné en réputation depuis Denis Petavius. L’une des suppositions de base était la datation des événements par la précession, une pratique qu’Isaac Newton a encore suivie, ce qui a donné lieu à une chronologie différente. Tout cela était sans fondement et assez arbitraire parce que, comme l’a dit Voltaire, les sources n’ont pas été contestées de manière critique, mais acceptées sans garantie.
Avec le changement subreptice des contenus religieux, l’aspect figuratif a également changé. Le roi qui se tenait devant la Croix cosmique incarnant l’année du Soleil est devenu un dieu souffrant cloué sur la croix. La déesse de la fécondité, une dame nourrissant deux serpents de son lait, est maintenant considérée comme un type de démon appartenant au zoo infernal, et ainsi de suite. Les symboles de résurrection et de renaissance ne sont plus compris, les signes du calendrier perdent leur identité. Un grand nombre d’anciennes figures païennes sont encore visibles sur les Églises romanes dans toute l’Europe, mais elles ne sont plus vénérées ni même comprises dans leur sens original. Le concile de Trente (1545-1563) a modifié la morale et les croyances.
S’il est vrai que la Bible ait été éditée à la fin du 15e siècle, alors le Heliand (un type de Diatessaron de Tatian allemand) ne peut pas avoir l’âge supposé de mille ans, mais aurait pu être écrit par son éditeur Schmeller, en 1830, un millénaire plus tard.
Le célèbre livre de droit, Sachsenspiegel (le Miroir des Saxons), qui aurait été écrit en Saxe vers 1230 après J.-C., doit être plus jeune de deux ou trois siècles. Il semble s’agir d’une collection de souvenirs, de pratiques de droit retrouvées, controvers du moins en ce qui concerne la chronologie. (Pour rappeler au lecteur : une telle déclaration simple résulte de beaucoup d’investigation et de discussion et occupe quatre pages dans le livre).
Les Églises chrétiennes, en particulier catholiques, mais aussi protestantes, ont travaillé sur leur propre histoire jusqu’à nos jours. Avec la récupération des Églises orientales, un moyen de preuve particulier a été trouvé. Les manuscrits “médiévaux” ont été inventés et publiés en grand nombre.
Un exemple donné ici est la Chronique d’Eusèbe trouvé en Arménie et critiquée par Niebuhr (junior) en 1819 à Rome. Le manuscrit nouvellement découvert ne peut pas établir l’authenticité de l’écriture d’un Père de l’Église, Eusèbe, mais démontre plutôt son mensonge.

Ravenna Ostertafel
Le calendrier de Paques à Ravenne (Italie)

Chapitre 8 : Mesure du temp et début du calendrier

Nous avons maintenant perdu une partie importante de notre historiographie – tout ce qui dépasse cinq siècles. Je ne traite ici que de la séquence des années, et dès que je les trouve énormément contradictoires, je commence la recherche. Le résultat est toujours le même : avant 1520, personne n’avait aucune idée de la façon de compter les années uniformément. On peut rétrospectivement calculer l’âge d’une personne ou d’un bâtiment qui remonte à trois ou quatre générations, ce qui nous amène à environ 1400 après J.-C.. Tout avant cette date disparaît dans le brouillard, en ce qui concerne les dates précises. Beaucoup de critiques de la chronologie s’accordent sur cette limite du temps, du jésuite français Hardouin et des humanistes espagnols et italiens jusqu’à Edwin Johnson et Wilhelm Kammeier et dans notre groupe (très diversifié) de langue allemande inspirée par Christoph Marx à partir de 1980 et alors divisé en plusieures branches.
Bien que l’Almageste de Ptolémée soit bon pour beaucoup de données astronomiques de l’époque avant le dernier saut, il ne peut être pris tel quel car une grande partie de sa chronologie montre le même caractère que les autres « documents » : les chiffres des années coïncident avec l’attente chrétienne du Jugement dernier, ils sont construits symmétriquement et en correspondance avec la naissance (construite) du Christ, nous privant ainsi de confiance quant à leur véracité. L’Almageste est plutôt un patchwork, lissé par un ou plusieurs éditeurs de dernières mains au début de la Renaissance.
Après un saut de la Terre, il est très important de réformer le calendrier, comme Numa Pompilius ou Jules César l’ont déjà fait. De même, les théologiens et les humanistes de la Renaissance ont discuté de la nécessité d’une réforme, mais n’ont pu se mettre d’accord sur un plan commun jusqu’au concile de Trente lorsque l’Église catholique a décrété la mesure à prendre. Il a fallu encore 19 ans jusqu’à ce que, finalement, en 1582, le nouveau calendrier Grégorien ait été mis en pratique par cette église alors que les Protestants – après avoir subi une guerre des plus sanglantes que l’on n’ait jamais vues – ont suivi un siècle plus tard.
Parmi les nombreux problèmes à résoudre par les réformateurs était la connaissance de la durée exacte de l’année solaire. Copernic a été l’un des premiers à introduire la mesure qu’il avait obtenue auprès du prince perse Ulugh Beg par l’intermédiaire d’Alfonse de Cordoue, appelé le Sévillan. L’Église a accepté la mesure sans être trop averti sur son origine. Elle est encore appliquée aujourd’hui, bien que les Perses aient trouvé une solution plus adaptée pour les années bissextiles.
Un autre problème était de relier la naissance de l’église aux conciles de Nicée. Combien de jours devait-on sauter si la régularisation de Pâques devait être utilisée ? À la fin, dix jours ont été enlevés, et cela nous donne un autre indice pour le saut. Sur environ deux siècles, deux ou trois jours ont été comptés en plus (à cause du calendrier julien inexact), tandis que les sept jours restants correspondent au saut que la Terre avait fait. Ce sont des mathématiques simples lorsque nous convenons que la dernière date correcte avait été utilisée à Nicée peu de temps avant le saut. Le mécanisme du calendrier est expliqué ici en référence à la réforme Grégorienne, au calendrier persan et à la réglementation de Pâques, comme, par exemple, celle trouvée sur l’inscription en pierre de Ravenne.
Cela mène à la question cruciale : quand a-t-on commencé à compter les années en mode J.-C. ? Évidemment, avant le 1er mars 1500 apr. J.-C., il n’y avait pas de compte universel, et même après cette date, la date de naissance du plus puissant empereur de tous les temps, Charles Quint, tous les gens ne l’ont pas accepté. C’est peut-être vers 1520 que les intellectuels ont commencé à utiliser ces chiffres. Toutes les dates antérieures sont rétro calculées, et la plupart sont fausses. J’avais commencé à jeter l’hypothèse déjà dans mon précédent livre (2006), maintenant je peux y ajouter plus de crédit. Pourtant, beaucoup de recherches doivent être menées jusqu’à ce que les détails soient clarifiés.
D’après tout ce que j’ai prévu dans ce livre, il aurait dû être évident qu’une réponse précise aux questions principales ne peut être donnée. Nous ne savons pas, combien de sauts ont eu lieu dans l’histoire de l’humanité, à quand remontent les derniers sauts et combien de jours ont été sautés à chaque fois. Nous pouvons en déduire certains résultats que je vais reprendre comme une sorte de tremplin pour une recherche future.
Tout d’abord, les sauts de la Terre ont eu lieu, elles ont été la cause d’énormes catastrophes pour tous les êtres vivants, en modifiant les côtes et les montagnes, en modifiant la durée de l’année solaire et l’emplacement des journées saisonnières. Toutes les sauts ont accéléré la précession pendant un court moment. La vitesse de précession à long terme a diminué à un moment, augmenté à un autre moment. Je ne pouvais pas découvrir l’interdépendance du saut à un événement cosmique, sinon que je suppose que le Soleil subit un mouvement brusque à des intervalles inégaux, ce qui a pour effet de balaier tout le système planétaire.
Peu de temps après chaque saut, la Terre se déplace brusquement avant de retrouver une vitesse orbitale stable. Ce mouvement inhabituel est connu sous le nom de trépidation. Elle avait été mesurée par les astronomes dans l’Antiquité aussi bien que par les Arabes. Après sa disparition, elle a été considérée comme une bêtise ou une incapacité des anciens. Leur observation exacte de la durée de l’année solaire est également rejetée et appelée ignorance ou insuffisance de moyens. Les réformes du calendrier introduites quelquefois dans le temps historique sont généralement considérées comme étant dues à une manipulation incorrecte du calendrier au lieu de signes clairs de paramètres modifiés du mouvement terrestre. Copernic est l’un des derniers d’une longue chaîne de scientifiques qui le savaient.
Pour terminer cette introduction au livre « Das Jahrkreuz », je répète les minces chances d’anticiper les orientations auxquelles les futures recherches pourraient mener. Il y a eu trois épisodes que nous connaissons, et j’en devine une quatrième. J’ai de plus deviné leurs dimensions en me référant aux dates de calendrier et aux fragments d’observations des Anciens. Le dernier saut est survenu au milieu du 14e siècle, le seconde aurait eu lieu avant Jules César, et le troisième à la fondation de Rome, avant Numa Pompilius. Un quatrième pourrait être soupçonné d’avoir mis fin à la grande civilisation mégalithique.
La distance entre tous les sauts peut être mesurée par l’angle du déplacement de certaines étoiles. De la plus ancienne position connue du solstice d’hiver marquée du symbole de la croix jusqu’à son emplacement aujourd’hui, la différence s’élève à environ 90°, un quart de la croix. Les étapes simples sont assez connues ou issues des mythes. L’étoile brillante Spica (en Vierge) sur l’écliptique se situe à 46° devant Antares (en Scorpion), l’étoile qui a marqué l’équinoxe d’automne dans le second schéma mégalithique du zodiaque. Par rapport à sa première position, cela a marqué une différence de 20°. Du temps de l’empereur romain Auguste, Spica a marqué l’équinoxe d’automne. Cela implique qu’elle a bougé de 46° depuis le deuxième zodiaque mégalithique, et (les premiers 20° hypothétiques ajoutés) 66° depuis que le zodiaque originel a été inventé. Aujourd’hui, la position de Spica est de 204°, soit 24° en avance sur le temps d’Auguste. En résumé, cela représente 90°, un quart du cercle (théorique) entier de la précession. Si ce mouvement avait été régulier au taux de précession moderne, il aurait indiqué que ca. 6 450 années se seraient écoulées. Ce n’est pas le cas parce que la vitesse de précession a changé au moins deux fois, comme nous le savons, pendant ce temps, et ce qui est encore plus importante, la précession a dépassé un montant d’années observable à travers les sauts. La distance vaguement déduite des réformes du calendrier et des observations d’étoiles anciennes représente environ la moitié du temps écoulé, environ trois mille ans. Les étapes sont expliquées plus en détail dans le livre.
Reste un épilogue nécessaire dans lequel j’explique pourquoi je n’ai jamais soutenu les collègues qui parlaient d’un complot dans l’historiographie parce que, à ma connaissance, il manque un leadership général. La vue moderne de notre histoire est très complexe et la manière dont la chronologie a été créée par une multitude de scientifiques et de théologiens est assez chaotique, comme une folle chorégraphie malgré les erreurs qui ont été rejetées. Les lecteurs de mes livres se souviennent de ma position par des citations de mon point de départ de 1998, intitulé « Die Große Aktion », faisant allusion à un terme de Kammeier qui ne correspond pas au contenu de ce livre ni à aucun autre de mes six livres sur le thème. Le livre actuel ne contient pas non plus d’idées d’intrigue ni de complot.

La littérature citée se trouve dans le livre. Entre les environs 400 auteurs mentionnés se trouvent 27 en langue française.

Uwe Topper, Berlin, le 12 octobre 2017. Traduction française avec l’aide de plusieurs de nos collègues.

Ps.: Le livre apparut en juin 2016. Le texte est sans faute, mais les légendes des illustrations contiennent quelques erreurs d’imprimerie.

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