Archéologie,  Protohistoire

Un mur de protection contre les sauriens

Publié en Bipedia No. 21, p. 42-45 (Nice 2003)

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Quand les archéologues trouvent des bifaces ou des silex taillés qui ont une taille telle qu’un homme actuel a déjà bien du mal à les tenir entre les mains – sans parler de s’en servir – on comprend qu’il est préférable de ne pas les exposer dans les vitrines d’un musée. Les enfants pourraient poser de pertinentes questions.
Quand on trouve des ossements humains de dimension gigantesque, on préfère dire qu’ils proviennent d’aurochs ou de très grands cerfs, autrement on se pourrait se demander si les contes n’ont pas raison finalement, pour ne pas dire la Bible, c’est épouvantable!

De surcroît, il y eut ce livre scandaleux des Américains Cremo et Thompson “Forbidden Archeology” (San Diego, 1993). Dans la version allemande “Verbotene Archäologie”, il manque d’ailleurs le chapitre de fin. Sans doute n’a-t-on pas souhaité le présenter au public allemand. Ce chapitre apportait des éléments conséquents sur la possible existence de l’homme au Tertiaire, voire au Crétacé, sur les Sauriens qui ont été son ennemi acharné, ou bien ses animaux de compagnie. C’était sans doute trop pour être publié chez nous. Il fallait donc lire l’original pour réaliser que les réflexions du géologue Edgar Dacqué et de l’ingénieur Hanns Hörbiger, et des gens qui ont suivi, n’étaient pas pure invention. Comme cela fait des dizaines d’années que je fais référence à ces deux pionniers et que j’adopte un point de vue similaire, je m’en réjouis, bien sûr.

Il n’est pas facile de chambouler toute une vision du monde. C’est une question d’appréciation: celui qui a appris à lire les contes et légendes, trouvera tout à fait normal qu’homme et sauriens ont vécu au même moment; celui qui ne jure que par Darwin et Haeckel, ricanera de ces naïfs: pour lui, 60 à 100 millions d’années (sic!) se sont écoulés depuis.

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Le cloître du Mont Ste-Odile se trouve en Alsace tout en haut d’une montagne recouverte de grandes forêts. Il y a un mur d’enceinte qui englobe ce sommet ainsi que trois promontoires voisins; il est constitué d’énormes blocs de pierre disposés assez régulièrement. Ce mur s’étend sur une dizaine de kilomètres, souvent au-dessus de falaises, ou bien coupant droit à travers la montagne. Il y a des ouvertures assez larges pour faire passer des charrettes. Pour déplacer ces blocs, ce fut un travail colossal, qui n’a pu être réalisé que par une équipe de travailleurs entraînés dans le maniement des poutres de levage et des poulies. A certains endroits, le mur est encore haut de 3 à 4 mètres. Sa longueur avoisine les 10 km – quelques générations d’ouvriers ont dû y travailler. Mais dans quel but, au juste?
Une “horde de Huns” envahissants a peut-être pu avoir quelques problèmes ponctuels avec ce mur d’enceinte, car les chevaux ne pouvaient pas passer au-dessus. Les lourds portails en bois étaient fermés, mais avec des flèches incendiaires, il était possible de tout réduire en cendres, également les broussailles environnantes. Alors une simple rampe permettait d’accéder au faîte du mur. A l’intérieur de la forteresse, il aurait fallu disposer partout des défenseurs, jour et nuit, sinon le mur ne pouvait pas remplir son rôle. Pour défendre ces quelques kilomètres de muraille, une armée de plusieurs milliers de combattants était nécessaire. Il fallait que les paysans, qui ne disposaient guère que de quelques parcelles de terre en contre-haut, puissent aussi nourrir tous ces soldats. C’est pourquoi je commençai à douter de l’efficacité réelle d’un tel rempart de pierres.

Je me mis à examiner attentivement le mur. Par endroits, il se composait de deux rangées de pierres, celles qui étaient dirigées vers l’intérieur de l’enceinte présentaient une solidité remarquable. Chaque bloc était si lourd que même six hommes ne seraient pas arrivés à le soulever. S’il s’était agi d’une clôture pour bétail ou d’un rempart contre d’éventuels assaillants, une simple palissade aurait suffi. C’est ce qu’ont montré les colons du Far West américain. Alors pourquoi ce titanesque travail ?

En tout cas, les constructeurs avaient bien travaillé. Toutes les pierres étaient imbriquées les unes dans les autres à l’aide de crochets en queue d’hirondelle standardisés, presque tous de la même taille. Ils devaient être en métal, car la pierre est très cassante (elle se brise facilement), et des tenons en bois gonflent, puis font éclater la pierre. Il fallait un métal qui supporte l’étirement, demeure flexible, mais ne rompt pas quand la tension augmente. Donc du bronze ne convient pas, encore moins du cuivre ou du laiton. Seul le fer, ou plus précisément l’acier, répond à ces exigences. En plus, ce devait être un métal d’usage courant et bon marché. Il aurait fallu faire marcher une usine -même moderne- pendant des années pour produire les tonnes de métal nécessaires à ce rempart long de plusieurs kilomètres.
La muraille devenait de plus en plus mystérieuse, son dessein de plus en plus impénétrable… Dépense de force et rapport d’utilité n’étaient pas en proportion de ce que nous avions l’habitude de voir. Pourquoi s’être donné tout ce mal, alors qu’apparemment la muraille ne permettait pas de se défendre contre une armée ennemie? Est-ce que les crochets de métal étaient destinés à protéger la muraille d’un tremblement de terre? Mais dans ce cas, ils n’étaient pas assez résistants. Ou bien, l’ennemi avait-il à sa disposition des béliers et autres catapultes susceptibles de porter préjudice au mur? Mais alors que d’efforts pour les monter à flanc de montagne. Pour quelle raison? Qui pouvait vivre aussi haut? De paisibles paysans qui ne possédaient pas de grands biens.

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L’homme qui me montrait le mur s’écria soudain: “I hab’s. Saurîr war’n’s !” [“J’y suis; c’étaient les Sauriens !”]. Cela sautait aux yeux. Les Sauriens avançaient en grandes troupes, voyaient devant eux un mur qui était trop haut à escalader, alors ils essayaient d’arracher les pierres. Mais celles-ci étaient attachées par les crochets. Alors, après quelques accès de colère, les Sauriens n’avaient plus qu’à s’en retourner dans la plaine. Cette vallée du Rhin, qui à l’époque, rappelons-le, était une magnifique région de marécages.

La muraille fonctionnait de façon automatique; elle résistait sans l’aide de défenseurs. Une fois érigée, elle tenait ferme, jour et nuit, durant de longs siècles… Et ce genre d’enceinte était sans doute la seule à assurer la protection contre l’ennemi héréditaire. Une explication pleine de bon sens? Je pense que oui. Qui a une meilleure idée?

La définition la plus simple du fait scientifique est que toute théorie que l’on peut contredire est scientifique. Donc, si l’on peut réfuter la thèse: “Le mur des païens du Mont Sainte-Odile servait à repousser les attaques des Sauriens”, ou au contraire si on la démontre, c’est que la théorie est scientifique.

Réfuter veut dire: prouver de façon incontestable que Sauriens et Humains n’ont jamais vécu au même moment. Démontrer veut dire: des squelettes de Sauriens reposent au pied de la muraille, ils ont jadis péri dans leurs infructueuses tentatives de la franchir.

C’est l’évidence même qu’aucune preuve, ni dans un sens, ni dans l’autre, n’a pu être apportée jusqu’à présent. Toutefois je considère mes surprenantes propositions – qui n’ont encore jamais été formulées – comme plausibles et bonnes à examiner, même s’il nous faut user jusqu’à la corde notre faculté de tolérance, et que l’ouverture d’esprit nécessaire n’est pas courante.

Cela comporte des risques: des erreurs peuvent se glisser. Mais faut-il alors refuser tout ce qui sort de l’ordinaire? Rester dans l’orthodoxie académique évite tous ces travers. Il faut être en dehors de tout cela pour penser autrement.

Voyez aussi le livre allemand

Meier, Gert; Topper, Uwe und Zschweigert, Hermann (2003): Das Geheimnis des Elsaß. Was geschah damals am Odilienberg? (Tübingen)

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